Le Monde de l'Entreprise


Le FN dit :
1) "Réaffirmer le SMIC. Revaloriser les bas salaires. Sauvegarder la référence des 39 heures de travail hebdomadaire et des 5 semaines de congé payés."
2) "Développer l'activité syndicale par l'émergence de nouveaux syndicats dont la liberté sera garantie."
IL MENT.

Il n'ose plus dire ce qu'il pense vraiment, ce qu'il a vraiment l'intention de faire. Le FN a compris depuis quelques années qu'il était dans son intérêt électoral de prôner le maintien des acquis sociaux. Pendant ses 20 premières années d'existence (1972-1992), c'est avec beaucoup moins de complexes que le FN adhérait en plein aux théories ultra-libérales (selon lesquelles les législations sociales qui protègent les salariés et les syndicats sont des abominations).

Ayant résolu de se développer prioritairement vers les milieux populaires, qui tiennent (légitimement) aux acquis sociaux, le FN a décidé de leur mentir délibérément, tenant désormais un discours qui ne reflète pas ses réelles intentions. "Mes idées ? Les votres !", comme disait Le Pen sur ses affiches. Quel mépris pour ses électeurs ! Ne soyons pas dupe.
Les réelles intentions du FN sont de supprimer le SMIC, donner aux patrons une liberté totale de licenciement, amputer la liberté syndicale, supprimer la 5è semaine de congé payé, augmenter la durée hebdomadaire de travail à 45 heures (programme d'avant 1992).

Il est dangereux.

Le FN s'introduit depuis peu dans le monde du travail par la création de syndicats : FN-Police, FN-RATP, FN-Pénitentiaire... Il faut dénoncer la logique corporatiste de ces syndicats qui ne sont pas regroupés au sein d'une confédération (comme FO, la CGT, la CFDT...), mais qui fonctionne par métier.

Ils n'ont alors pas une vision globale du monde du travail et une préoccupation de l'intérêt général. Au contraire, seul compte l'intérêt particulier de la profession représentée. Facile alors pour le FN de flatter ces corporations en leur faisant miroiter, à chacune séparément, des mesures démagogiques totalement déconnectées de la réalité globale du monde du travail.
Par exemple, on tiendra aux petits commerçants et aux artisans le discours poujadistes de la baisse drastique des impôts et des charges sociales, tandis que, dans le même temps, on promettra aux ouvriers de la RATP, aux policiers, aux surveillants de prisons, le renforcement de leurs effectifs (qui implique l'alourdissement des dépenses de l'Etat donc des impôts).
Contre l'intérêt général, le FN joue l'égoïsme à courte vue des intérêts particuliers.