L'Education


Le FN dit :
1) "La crise du système éducatif est la matrice de la crise française."
2) "L'Education Nationale n'assure plus correctement la formation générale."
IL MENT.

1. Le constat
Ce qu'il faut savoir : Aujourd'hui, l'Education Nationale forme huit fois plus de bacheliers qu'il y a 50 ans. En 1946, obtenir le certificat d'étude ne concernait qu'une moitié des français. Aujourd'hui, plus de 60% atteignent le niveau du bac, qui était, il y a 50 ans, réservé à une élite. Les études du service militaire démontrent que le niveau progresse globalement dans des proportions fortes. La crise actuelle n'a pas grand chose à voir avec l'éducation. Le problème est économique.

2. Le rôle de l'école
Le FN dit : "L'école n'a pas vocation à assurer l'éducation des enfants en lieu et place des parents. L'école doit être celle de la nation. Elle a pour mission de transmettre aux nouvelles générations l'héritage culturel de notre civilisation."
Ce qu'il faut savoir : La pression sociale pour faire sortir l'école de son stricte rôle d'instruction est très forte. La crise économique et sociale vient renforcer une tendance qui demande au système scolaire de pallier les insuffisances du reste de la société et notamment de la famille. C'est la reconnaissance du rôle social et intégrateur de l'école. C'est aussi dû à l'éclatement de la cellule familliale avec le départ des grands parents et la multiplication des familles monoparentales. L'école vit dans la société, elle n'en est pas coupé.

3. La structure
Le FN dit : "L'Education Nationale est aujourd'hui le dernier dinosaure bureaucratique depuis la disparition de l'armée rouge. Chaque établissement déterminera son budget, ses conditions d'admission et de contrôle des connaissances, les conditions de recrutement des enseignants, son programme. L'éducation des enfants appartient aux parents. Ceux-ci doivent avoir le droit de choisir eux-mêmes l'école de leurs enfants."
Ce qu'il faut savoir : L'Education nationale rassemble 20% du budget de l'Etat et un peu moins de 2 millions de fonctionnaires. Parallèlement, son activité recouvre au minimum 15 ans de la vie de chacun d'entre nous (en fait, près de 20 ans de plus en plus souvent). Son rôle de formation est destiné à s'accroître. Il n'y a là rien de disproportionné. Pour garder un cadre national à notre système éducatif, pour garantir à chacun d'avoir les mêmes enseignements indépendamment de son lieu d'habitation, pour permettre à chaque famille qui déménage de pouvoir inscrire ses enfants à l'école près de chez eux : le caractère national des programmes, du recrutement des enseignants, des critères d'admission est indispensable. C'est le même souci d'égalité des chances de chaque enfant devant l'éducation qui exige l'application de la carte scolaire et de la sectorisation. Le "choix", c'est souvent la liberté des plus riches contre celle des autres.

4. Les programmes
Le FN dit : "Les programmes tels que l'histoire et la philosophie seront revus pour donner une vision équilibrée et pluraliste. L'enseignement de l'histoire privilégiera la connaissance de notre continuité nationale en mettant l'accent sur les pages glorieuses de notre passé. Il faut que les cours d'histoire cessent de se réduire aux deux périodes troublées de la révolution et de la dernière guerre mondiale. Il faut rompre avec l'endoctrinement pratiqué actuellement sous couvert des droits de l'homme et de l'antiracisme."
Ce qu'il faut savoir : Les programmes d'histoire et de philosophie sont arrêtés par un Conseil National des Programmes Pluralistes. Ces deux disciplines, centrées sur la France et l'Europe, s'ouvrent naturellement à l'étude des évènements et des idées dans le reste du monde. Le rôle, entre autre, de ces deux disciplines est d'ouvrir l'esprit, de former à la critique et à l'appréhension de la contradiction, cetainement pas de donner une vision unique et glorieuse de notre passé. La glorification du passé sans esprit critique permet rarement d'ouvrir des chemins pour l'avenir.

Que veut dire le FN quand il demande une "vision équilibrée" de la dernière guerre mondiale ? S'agit-il de présenter sur le même plan les écrits de prison d'Hitler (Mein Kampf) et ceux de Primo Lévi de retour des camps (Le Devoir de Mémoire) ? Dans le même domaine, doit-on voir une "continuité nationale" dans le régime de Vichy ? Dans le passage de la royauté à la République ?
C'est à un véritable décervellement que veut se livrer le FN, qui entend gommer ou modifier les pages de l'histoire ou de la pensée qui le gène. Cela s'appelle l'obscurantisme. En France, notre histoire nous a plutôt appris à revendiquer les Lumières.